Impliqués dans le projet LIFE in Quarries, plusieurs responsables du DNF se sont succédés dans les carrières membres du projet la semaine passée pour préparer le post-LIFE, voir les actions en place et discuter avec l’équipe.

 

Au fondement même du projet : la communication. Envers le grand public mais aussi entre partenaires comme sur cette photo qui rassemble GxABT, le PNPE, la FEDIEX, un carrier et le DNF.

 

L’ingrédient indispensable pour qu’un projet d’une telle collaboration fonctionne, c’est la transparence.

C’est pourquoi, ces dernières semaines, les équipes du projet LIFE in Quarries ont enchaîné les visites, avec NEEMO, un groupe européen responsable du suivi des projets LIFE (voir notre dernier article « Un poisson en carrière ? Visite de NEEMO à Hermalle »), d’abord. Et avec des membres du DNF, ensuite.

L’implication du Département de la Nature et des Forêts (DNF) de la Région Wallonne dans le projet LIFE in Quarries traduit l’intérêt des pouvoirs publics pour les initiatives assurant le maintien et le développement de la biodiversité dans les zones d’activités économiques.

Parmi ses missions, le DNF coordonne les actions sur l’ensemble du territoire wallon afin de garantir le maintien et le développement de la biodiversité. Il assure la surveillance des sites Natura 2000, des forêts publiques et des sites naturels, et le respect des réglementations qui s’y rapportent.

 

 

De belles observations qui attestent de la valeur des actions mises en place

 

Maxime Séleck (GxABT) en train de soulever une plaque à reptiles.

 

Outre le fait de discuter des types de sols qui correspondent le mieux à certaines actions, ou de stratégies innovantes de conservation de la nature (objectif premier de nos échanges), nous souhaitions montrer à nos visiteurs que les actions accueillent effectivement de nombreuses espèces ciblées par le projet tels le crapaud Calamite (Bufo calamita), l’Alyte accoucheur (Alytes obstetricans), le Petit Gravelot (Charadrius Dubius), l’Orvet fragile (Anguis fragilis) ou différents types de plantes terrestres (Dactylorhiza fuchsii) et aquatiques (Characea sp.)…

 

Un orvet fragile, une espèce de lézard sans pattes.

 

Ainsi, les visites à Gaurain, Jemelle, Lessines, Ermitage et Hermalle nous ont réservé de belles surprises.

 

Le syrphe et la grande marguerite, de la fragilité au milieu des rochers.

 

Orchis de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii), une espèce partiellement protégée en Wallonie, ce qui signifie qu’il est interdit d’en faire commerce ou de la détruire intentionnellement.
Un papa Alyte accoucheur (Alytes obstetricans) et sa nurserie « sac-à-dos ». Quand les œufs seront sur le point d’éclore, il ira les relâcher dans une mare.

Action écopâturage.

La parole est à…

 

Nous avons brièvement interrogé Damien Bauwens, directeur du DNF à Mons, entre une pelouse pionnière et une mare permanente.

 

À droite, Damien Bauwens, directeur du DNF à Mons. À gauche, Marc Daumerie, agent de triage.

 

Quelle est pour vous la force du LIFE in Quarries ?

 

« Pour moi ce qui est tout à fait intéressant dans ce projet, c’est que des industriels prennent en compte et intègrent une dimension patrimoniale liée à l’environnement dans leur activité économique. C’est vraiment fondamental parce que si chacun, à titre individuel, ou dans le cadre d’une société, peut prendre ce genre de dimension en compte, je pense que l’environnement se porterait déjà beaucoup mieux. »

 

Qu’est-ce qui vous a marqué dans ce projet ?

 

« Je dirais deux choses…

La première, c’est que j’ai eu l’occasion grâce au projet LIFE in Quarries de parcourir presque toutes les carrières de ma juridiction (c’est à dire tout le Brabant Wallon et le Hainaut) et je dois dire que ce sont des lieux où on est un peu en dehors du temps. C’est un autre univers, fascinant, qui ne fait pas du tout partie de notre quotidien et où on perd toujours la notion d’espace et de surface. J’essaye parfois de comparer les dimensions de certains sites que j’ai visités avec des forêts domaniales que nous avons en gestion et c’est vraiment marquant car, quand on se retrouve devant un grand trou béant comme ici, on ne se rend pas compte de l’immensité de la zone qu’englobe la carrière. »

 

Un sanctuaire à Petit Gravelot (Charadrius Dubius), une espèce d’oiseau devenu extrêmement rare en Wallonie suite à la raréfaction de son habitat naturel.

 

« Et la deuxième, c’est que je suis vraiment enchanté de voir la manière dont les carriers se sont approprié de manière relativement rapide et grâce à des gens très motivés, le projet et la gestion de l’environnement dans leur travail de tous les jours. Je trouve réellement cela passionnant car cela veut dire que même l’opérateur qui est sur son camion prendra cette dimension « nature » en compte dans le cadre de son boulot. C’est en tout cas ce que j’espère. »

 

Une ponte de crapaud Calamite, une espèce cible du projet qui fait l’objet de campagnes de translocation.

 

Autre personne interviewée, Sébastien Houtrelle, responsable environnement, investissements et gisements pour Holcim, division granulats.

 

Sébastien Houtrelle, fier de l’engagement de sa société, devant une mare pionnière en fond de fosse.

 

« Le projet LIQ nous a permis de connaître la biodiversité qui est présente dans nos carrières. Donc, on était bien conscient qu’il y en avait déjà, mais sans savoir exactement quoi, sans savoir à quoi faire attention et comment, d’une part, la gérer pour éviter qu’elle ne s’installe dans des endroits gênants pour l’exploitation et, d’autre part, comment créer des zones refuges où nous pourrions accueillir cette biodiversité et favoriser son expansion sur le site. »

 

Avez-vous remarqué un engouement de la part des travailleurs du site ? 

 

« Oui, ça s’est fait progressivement au fur et à mesure du développement du projet LIFE. Les gens se disaient, « et bien voilà, la biodiversité est présente naturellement sur le site, pourquoi intervenir ? » Et en fait, au fur et à mesure du projet, le personnel s’est rendu compte qu’on pouvait accueillir et créer un réseau de zones refuges entre différents sites carriers et permettre à la biodiversité de subsister de manière plus pérenne dans toute la Région Wallonne finalement ».

 

Une série d’échanges positifs et qui a permis de montrer les actions et espèces qui y vivent.