Réintroduction du Crapaud calamite (Bufo calamita) dans certaines carrières propices.

Pertinence du projet

Le Crapaud calamite est une espèce en régression avec des populations précarisées de plus en plus isolées les unes des autres. L’espèce est classée « En Danger » dans la Liste rouge wallonne et fait l’objet d’un Plan d’action régional.

En effet, cet amphibien est à l’origine inféodé à des milieux perturbés où il trouve d’une part des mares temporaires non végétalisées pour se reproduire et des habitats terrestres dégagés avec une végétation clairsemée pour chasser. Il a entre autre besoin d’abris en suffisance pour se cacher. La combinaison de ces critères originaux explique les milieux dans lesquels l’espèce est recensée. On le rencontre principalement en zones industrielles (terrils, friches, carrières…).

On comprend donc le rôle clef que les carrières en activité peuvent jouer dans la conservation de populations majeures, potentielles sources pour le redéploiement de l’espèce à l’échelle du territoire wallon.

 

Carrières sélectionnées pour la réintroduction du Crapaud calamite

Dans le cadre du Life in Quarries, les carrières qui ont été retenues pour la réintroduction de l’espèce sont des sites où l’espèce est aujourd’hui absente sans possibilité directe de colonisation spontanée. Les carrières qui sont aptes à être recolonisées naturellement par le Crapaud calamite ont été écartées lors de la sélection des sites.

 

Sélection des populations sources et évaluation sanitaire des populations sources

Les populations sources qui ont été retenues proviennent d’un rayon qui ne dépasse pas les 15 km autour des carrières sélectionnées. Les amphibiens sont sensibles à plusieurs pathogènes qui peuvent causer des pertes importantes. Pour vérifier que les populations sources choisies sont saines, des échantillons d’œufs ont été prélevés et envoyés pour analyses au laboratoire de l’Université de Gand. Suite aux analyses, il s’est avéré que toutes les populations sources étaient saines.

 

Prélèvement des œufs et/ou des têtards dans les populations sources

Deux techniques peuvent être appliquées :

  • Le prélèvement d’œufs est la technique à favoriser en particulier quand les conditions météorologiques sont favorables à la reproduction de l’espèce (printemps humide). On prélève environ 10200 œufs sur une ponte.

 

  • Le prélèvement de têtards, lors d’épisodes de sécheresse, pourra permettre d’éviter les pertes dues à la dessiccation des mares temporaires dans certaines populations sources.

 

Transfert des œufs et/ou des têtards vers les carrières sélectionnées

Les récipients contenant les œufs et/ou têtards ont été acheminés sur les différents sites récepteurs dans les heures qui ont suivies les prélèvements. Ils ont été déversés dans des mares temporaires préexistantes ou réalisées dans le cadre du projet Life in Quarries.

Le suivi des réintroductions devra permettre d’identifier les succès et éventuels échecs et, le cas échéant, permettre une rectification sur le moyen à long terme lorsque les causes d’échecs auront pu être identifiées et corrigées.