L’éco-pâturage ou le pâturage extensif fait un retour en force pour la gestion des espaces publics, privés ou des zones protégées à haute valeur écologique. Cet engouement s’explique par son avantage au niveau économique, au niveau social et environnemental. De plus, le pâturage permet la gestion de milieux inaccessibles ou peu praticables par une gestion mécanique.

L’éco-pâturage en carrière

Les zones périphériques des sites carriers constituent une opportunité importante pour la restauration de pelouses calcaires ou acidophiles en fonction du type de roches exploitées. La restauration de ces milieux implique différents types de travaux tels que le débroussaillage, le déboisement, la réalisation de semis ou de transfert de foins et la lutte contre les plantes invasives (ex : buddleia, robinier,…). La pose de clôtures permet ensuite une gestion long-terme par pâturage en association avec des intervenants locaux. L’arrivée des premiers moutons dans certaines carrières LIFE signale donc l’aboutissement de cette action majeure du projet. Avec un objectif initial de 50 ha, les travaux en cours permettront de restaurer et gérer environ 70ha sur 8 sites participants au projet LIFE.

On parle d’éco-pâturage quand son objectif consiste à maintenir ou améliorer la biodiversité d’un site. Pour atteindre cet objectif, plusieurs consignes sont respectées dans les zones prairies pâturés du projet LIFE:

  • pas de fertilisation et de pesticides : La fertilisation des sols profite seulement à un petit nombre d’espèces à croissance rapide. Si les sols sont fertilisés, ces espèces auront tendance à « étouffer » les autres plantes. Les pesticides vont quant à eux, sans surprise, porter préjudice à de nombreuses espèces ;
  • charge de bétail réduite : si le nombre d’animaux sur une surface donnée est trop importante, la pâturage est trop important et empêche l’installation de plantes au cycle de vie plus lent ;
  • limitation de médicaments : Les médicaments donnés aux animaux se retrouvent au sol via leur déjections. Ces médicaments, comme les vermifuges par exemple, peuvent avoir un impact sur la faune présente dans les prairies ;
  • utilisation de races de moutons rustiques : Trois races rustiques sont actuellement présentes sur les sites du projet, le mouton de Soay, l’ardennais tacheté et roux ardennais. Ces races sont naturellement plus résistantes aux maladies et adaptées aux conditions climatiques. Ce choix permet également de contribuer à la sauvegarde de races locales délaissées par l’élevage moderne ;
  • maintien de zones refuges, des éléments du maillage écologique : dans la mesure du possible, ces restaurations sont couplées avec d’autres actions LIFE, comme l’installation d’abris, pierriers ou mares permanentes, pour maximiser les habitats et créer un réel maillage écologique.