Recherche : gîte d’hiver pour colonie de chauves-souris sympathique et somnolente. Orientation plein nord. Humidité et température constante exigées. Cavités et aspérités souhaitées. Voisins discrets tolérés. Accès sécurisé impératif pour éviter les intrusions fatales !

 

Parmi les différentes actions de nature « permanente » réalisées dans le cadre du projet Life in Quarries, on trouve la sécurisation de galeries à chauve-souris.

En effet, les dépendances de carrières, telles que des anciens fours à chaux, des galeries techniques ou d’anciennes maisons et corps de fermes mais également les cavités naturelles dans les falaises des sites en activité peuvent se révéler des abris idéaux pour les chauves-souris en période de nidification, de reproduction ou d’hibernation.

 

Car, si vous l’ignoriez encore, comme beaucoup d’autres mammifères en hiver, les chauves-souris hibernent !

Avec le rafraîchissement des températures et la fin des beaux jours, elles vont donc commencer à chercher le lieu qui les accueillera pour l’hiver comme l’explique Marie Vanschepdael, membre Natagora de l’équipe Life in Quarries, en direct du terrain.

 

 

Ces petits mammifères ailés passent,  donc, la saison froide en mode « économie d’énergie » ce qui leur permet de limiter au maximum leurs dépenses énergétiques.

 D’où l’importance, pour elles, de trouver des endroits calmes, protégés des conditions climatiques hivernales et des intrusions de façon à limiter les dérangements pendant leur long sommeil.

Voilà pourquoi, dans le cadre du projet Life in Quarries, nous « barricadons » l’accès de ces abris à chauve-souris pour en bloquer le passage à toute autre espèce et, plus particulièrement, à l’espèce humaine qui pourrait venir déranger les chiroptères endormis au risque d’entrainer, involontairement, leur mort !

 

 

Justin Vandenbussche a réalisé des aménagements de galeries à chauves-souris sur plusieurs sites en activité membres du projet Life in Quarries.

Nous l’avons rencontré lors de sa dernière réalisation : une porte pour empêcher l’accès à un tunnel dans la roche où des chauves-souris ont déjà été observées.

« Comme le site, dans cette carrière-ci, est accessible aux promeneurs et aux touristes par un sentier, il n’est pas impossible que des personnes tentent de pénétrer dans la cavité et viennent déranger les chauves-souris qui seraient potentiellement dedans. Pour éviter ça, on construit une grille avec une dimension entre les barreaux qui permet aux chauves-souris de tout de même savoir passer mais empêche aux humains d’y pénétrer. » 

Le type de cadenas utilisé pour fermer la porte ne cédera pas si facilement !

« Il faut bien se rendre compte que c’est du sur-mesure, à part la porte rien n’est préparé à l’avance » explique Justin, entre 2 soudures, avant d’ajouter  » Tout est adapté car il faut absolument qu’on trouve des ancrages de qualité pour avoir une base solide de fixation de la porte dessus mais un site n’est pas l’autre et ça dépend notamment du type de roche, ce n’est jamais la même chose et il faut savoir se débrouiller. »

 

Sans compter tous les aménagements à l’intérieur des galeries pour garantir des supports de fixation optimaux aux petites pattes griffues de ces animaux qui dorment la tête en bas.

 

Après une dure journée de labeur, la porte est enfin opérationnelle. Il n’y a plus, maintenant, qu’à espérer qu’une colonie viendra profiter de ce tunnel pour se confiner cet hiver.

 

 

En Belgique, on a recensé  23 espèces de chiroptères,  l’ordre de mammifères placentaires qu’on appelle plus communément « chauve-souris ».

Afin de minimiser tant que possible le dérangement des chauves-souris durant cette phase critique qu’est l’hibernation, voici un rappel des consignes à respecter en milieu souterrain :

– ne toucher en aucun cas les chauves-souris endormies

– limiter au maximum l’éclairage et adapter la puissance des lampes à la distance des individus

– limiter au maximum les photos (en particulier les photos au flash)

– limiter au maximum le bruit (chuchoter, faire un seul passage, …)

– rester le moins longtemps possible à proximité des chauves-souris, et dans la cavité en général

– ne pas respirer en direction des individus, lorsque ceux-ci sont proches

– réduire le nombre de visiteurs en fonction de la taille de la cavité

 

Pour plus d’informations n’hésitez pas à consulter le Mémo édité par Plecotus, le groupe de travail « chauves-souris » de l’asbl Natagora :

Plecotus https://fileadmin.natagora.be/fileadmin/Plecotus/Documentation/Memo4.pdf