Avec le retour du printemps, il est temps pour nos équipes de faire un petit tour dans les sites extractifs membres du projet pour vérifier la fonctionnalité des actions mises en place pour les nombreuses espèces qui y vivent.

 

 

Le printemps est là !

Un papillon volette sur une pelouse pionnière, les bourgeons s’épanouissent en silence sur les arbres qui bordent les pistes, les orchidées sauvages se préparent pour le carnaval de l’été et les crapauds calamites sortent doucement d’hibernation.

Oui, le printemps est là. Ce qui veut dire que l’été n’est plus si loin et, après ça, l’automne et la fin du projet LIFE in Quarries ! Le retour des beaux jours est donc le parfait moment pour retourner dans les différentes carrières et sablières membres du projet afin de voir les actions qui ont été détruites et créées cet hiver et l’état de celles qui sont restées.

C’est ce qui nous amène, ce mercredi 24 mars à la carrière de Bierghes, membre des Carrières Unies de Porphyre (CUP) avec Julien Taymans de chez Natagora. Au programme ; un état des lieux des mares pionnières, des abris pierreux, des pelouses pionnières, des mares permanentes et des pierriers linéaires en compagnie de Didier Derbaix, le responsable d’exploitation et de Manon Crecy, ingénieure carrière junior.

 

De la biodiversité jusque sur le parking

Dès l’arrivée, sur le parking devant les bureaux, un grand panneau coloré rappelle les objectifs et le concept de gestion dynamique de la biodiversité mis en place par le projet LIFE in Quarries. 

Juste derrière, à droite des bâtiments, aux portes de la carrière, une petite zone a été aménagée pour servir de vitrine du projet aux visiteurs comme l’explique Didier Derbaix.

 

 

Et aucun espace n’est perdu, puisque même la zone devant les bureaux administratifs a été aménagée en prairie qui comporte de nombreuses espèces végétales (dont pas moins de 4 sortes d’orchidées).

 

 

Direction la carrière

Première halte devant un superbe point de vue sur une étendue qui contient plusieurs mares temporaires.

 

De l’autre côté de la piste de terre, nous pénétrons entre les arbres où nous faisons fuir un chevreuil. Le chant des oiseaux se mélange aux échos des pierres remuées dans la fosse en contre-bas. Malgré les apparences, les carrières regorgent de vie…

C’est une déception ; la mare creusée à cet endroit est à sec, malgré la présence du ruisseau juste à côté.

 

C’est en essayant qu’on apprend… Julien et Didier constatent que la mare n’est plus fonctionnelle et discutent d’un nouvel endroit plus propice pour en recréer une nouvelle. Mais rassurez-vous, la présence du ruisseau assure tout de même un habitat de choix pour de nombreuses espèces comme en témoigne la grenouille rousse qui saute juste à côté de Julien.

 

 

Système D

Deux cents mètres plus loin, nous somme à nouveau devant une mare qui, cette fois-ci, est en eau.

Mais pas assez au goût de Julien qui réfléchit immédiatement avec Didier à un système pour garantir une alimentation constante de la mare grâce au ruisseau qui serpente, ici encore, à côté.

 

 

Après un court trajet vers une autre partie de la carrière, nous nous trouvons devant une mare permanente, elle aussi destinée au triton crêté. Mais une surface importante de la mare est recouverte d’algues à l’apparence gluante. Un problème ?

 

 

Sur les hauteurs

Après un trajet, un peu plus long cette fois, nous arrivons au pied d’un immense pierrier.

Une fois cette impressionnante muraille de pierre escaladée, nous nous retrouvons devant une grande surface de pelouse pionnière balayée par le vent de mars.

Une zone qui rassemble plusieurs types d’actions développées par le projet LIFE in Quarries comme l’explique Manon Crecy qui encode les actions sur la plateforme AMBREs – un formidable outil de gestion développé par Gembloux Agro Bio-Tech.

 

En nous baladant sur la pelouse pour voir si des espèces pionnières s’y développent, Julien s’accroupit…

 

 

 

Et justement, en parlant de pelouses pionnières…

En suivant une piste qui grimpe à travers les arbres, nous arrivons devant une étendue végétale qui nous ferait oublier que nous sommes en réalité dans une carrière en activité.

 

Sur une autre partie du site, toujours sur les hauteurs, nous arrivons devant une pelouse pionnière qui a bénéficié d’un semis l’année dernière. Les résultats semblent à la hauteur des espérances du naturaliste de Natagora.

 

Avant de repartir, Julien soulève une plaque à reptile posée non loin de là, sous laquelle nous découvrons, bien cachés, 2 Crapauds calamites réveillés depuis peu de leur hibernation. Une belle rencontre avec une des espèces cibles du projet et, surtout, un excellent indicateur que les aménagements mis en place servent à quelque chose.

 

 

Dernière étape : la descente dans le fond de fosse.

Trois heures après notre arrivée nous finissons notre tour par le clou du spectacle : les actions situées dans le fond de fosse, au cœur même de l’extraction. Une expérience à chaque fois renouvelée de son insignifiance face à des infrastructures d’une telle taille et un paysage époustouflant.

 

Une après-midi bien remplie, qui nous fait repartir le sourire aux lèvres devant la réussite de plusieurs actions et la présence d’espèces ciblées par le projet et qui confirme qu’une cohabitation entre activité industrielle et biodiversité est possible si on y consacre un peu d’énergie et de temps…